La résidence de vacances Agula Mora souhaite en ces périodes d’évolution institutionnelle et de profond changement de société vous parler du temps où la Corse était alors sous le gouvernement de tous ces seigneurs libres et absolus, en proie à tant de discordes, sans aucune justice dans la plus grande partie de l’île. Bonifacio et Calvi appartenaient au peuple de Gênes et le Cap Corse était sous la domination de ses seigneurs. Galeazzo FREGOSO tenait Saint-Florent, Bastia et Corté mais peu venaient lui faire acte d’allégeance, sauf quelques uns par amitié. Giovanni DELLA GROSSA écrivit jusqu’à l’an 1464 tout ce qu’il avait recueilli dans les livres des anciens ainsi que tous les évènements de son temps. À cette date où l’office Saint Georges avec la république de Gênes se livrèrent au Duc de Lilan, il était âgé de 73 ans. Pier Antonio MONTEGGIANI, homme bien né, tout à fait digne de foi, écrivit après lui ainsi que Marco ANTONIO, gentilhomme de Vescovato di Casinca. Pier Antonio MONTEGGIANI continua l’œuvre de GIOVANNI DELLA GROSSA en décrivant les événements survenus en Corse entre 1464 et 1525. Après sa mort, son travail ajouté à celui Giovanni DELLA GROSSA fut remanié et poursuivi par Marcantonio CECCALDI qui à son tour raconta dans sa « Cronica », l’histoire insulaire jusqu’en 1561. Avec un récit narratif allant jusqu’en 1561 Anton Pietro FILIPPINI publia à cette date ISTORIA di CORSICA, un livre incluant son propre récit les œuvres de ses prédécesseurs. L’abbé LETTERON proposa une traduction française de cet ouvrage en 1888 avant de publier 1910 le manuscrit BUTTAFUOCO, une version longue de l’œuvre de GIOVANNI DELLA GROSSA..
La domination de Tommasino FREGOSO s’interrompt lorsque la Corse devient la possession du duc de Milan. Dans un premier temps, seigneurs, caporaux et peuples se soumettent l’autorité ducale. Mais l’île se scinde une nouvelle fois en deux factions ennemies car les cia caporalice, en particulier celui de la Casablanca, se divisent, formant le parti des Rouges et celle des Noirs. Une autre rivalité implacable oppose les grands seigneurs de Cinarca que sont Giovanni Paolo DA LECA et son cousin Renuccio DELLA ROCCA. La possession de l’île par les Milanais apparaît plus théorique qu’effective.
Longtemps allié des Génois, le frère de Colombano, Rinuccio DELLA ROCCA se montre un adversaire résolu de Giovan Paolo DA LECA dont il redoute la puissance. Mais lorsque son rival quitte la scène insulaire, il devient le seigneur le plus influent de l’île. Il se retrouve alors en ligne de mire des Génois et finit lui aussi par s’opposer à l’Office. Les luttes qu’il engage CONTI ses anciens protecteurs entraînent dans de sanglantes répressions l’ensemble de ses partisan parents, amis et populations favorables. Comme dans le cas de Giovan Paolo DA LECA, les période de combats et d’exils s’enchaînent mais se terminent plus dramatiquement par son assassinat e 1511 après une traque acharnée. La disparition de Rinuccio DELLA ROCCA, dernier grand seigneur de Cinarca, marque en Corse la fin des temps féodaux et du Moyen Age.